la gentillesse ne paie pas au travail ?!?
Dans l’un des groupes de discussion auxquels je participe sur LinkedIn quelqu’un nous a alertés sur l’article suivant: http://trends.rnews.be/fr/
Nous en sommes a plus d’une trentaine de commentaires et je suis très surpris de voir à quel point la notion de gentillesse a mauvaise presse!
C’est choquant.
Dans un pays de culture individualiste et ultra-compétitive comme les États-Unis, je peux concevoir que la force se définisse comme la capacité à se faire valoir contre l’autre et donc je ne suis pas surpris du résultat de l’étude. Mais cela n’est qu’une vision, un aspect de la question. Il n’y a pas qu’une culture et qu’une seule vérité, même dans le monde de l’entreprise. Sinon comment expliquer le soutien au développement d’autres pays, le commerce et le management équitable?
Pourquoi le monde de l’entreprise serait-il si éloigné du monde réel?
Je pense que nous convenons tous qu’il est bon d’apprendre à nos enfants à être gentil, à ne pas être méchant. Pourquoi diable devrait-on changer de valeur en rentrant ensuite dans le monde de l’entreprise?
Si je veux demander aux autres de faire des choses pour moi, peut-être vaut-il mieux que je le leur demande avec gentillesse, non?
J’en finis donc par me demander si nous parlons bien de la même chose? Peut-être que mes correspondants dans ce chat group ont une vision biaisée.
Le Larousse donne la définition suivante:
GENTILLESSE: qualité d’une personne gentille.
GENTIL: qui manifeste de la bienveillance.
Donc, NON, la gentillesse n’est pas un état d’âme comme je l’ai lu dans certains commentaires, c’est plutôt un état d’esprit, une attitude, un comportement. UNE ATTITUDE POSITIVE…
D’ailleurs dans ce commentaire il était intéressant de noter l’aspect péjoratif donné à la notion d’état d’âme. Je conviens volontiers que l’on ne manage pas « à coup d’état d’âmes » mais j’espère que cela ne sous-entendait pas qu’un manager ne doive pas avoir d’états d’âme, quand on sait toutes les responsabilités et prises de décision qu’une telle position suppose. Serait-ce que les managers n’ont pas d’âme… ou bien l’ont-ils vendue pour pouvoir accéder à ce glorieux statut?
Cela dit d’autres commentaires semblent considérer que la gentillesse n’a pas sa place dans le management. Opposer gentillesse et management, reviens principalement selon moi à considérer que la gentillesse est une faiblesse. Ce qui est une erreur de sens.
L’agressivité, que l’on nous vend comme une vertu dans le business, est, si l’on en revient là encore à la définition du mot, avant tout un comportement généré spontanément par la peur. Si l’on est confiant en soi, en ses capacités, en ses moyens en tant que manager, on n’a pas peur. Donc on n’a pas besoin d’être agressif. On devrait par conséquent plutôt être gentil quand on est un manager certain de ses capacités. Comme je l’ai lu dans un commentaire, être assertif -ce qui est selon moi une vertu cardinale de tout professionnel et donc de tout manager- ne s’oppose pas du tout au fait d’être gentil. La gentillesse serait donc finalement plutôt un comportement qui découle de la force. Je pense en effet qu’il faut être fort pour ne pas être méchant. Il me semble plus difficile d’être Gandhi qu’Attila (même si devenir Attila demande sans doute beaucoup d’efforts et de travail!).
Enfin je pense pour ma part, que tout ceci est une question d’équilibre, de ‘balance cosmique’. Si a Bible ‘qui sème le vent récolte la tempête’ ET les Américains ‘what goes around comes around’ le disent, alors cela doit être vrai :-p. Le monde de l’entreprise est finalement un petit monde, et chaque collaborateur, client, fournisseur… a une mémoire: je suis persuadé que la gentillesse sur le long terme rapporte forcement plus que son contraire, et même que son absence.
Être gentil ne fait pas tout, il est évident que le point qui prime est la compétence, mais selon moi lorsque compétence et gentillesse sont associées, tous les ingrédients sont réunis pour engendrer le succès!
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